LA GUERRE FRANCO ALLEMANDE 1870-1871

L'abbé Pierre Joseph Denomey, curé de Montureux de 1842 à 1895 a été témoin du déferlement des troupes allemandes sur Montureux-et-Prantigny:
 
"Le 26 octobre 1870, par suite de la guerre si malheureusement déclaré par le gouvernement de Napoléon III à la Prusse, le département de la Haute-Saône ayant été envahi par cette puisssance, les maisons de Montureux ont été remplies de militaires, ainsi que le 27. La cure, en cas deux jours, à logé 25 cheveux et 13 hommes. Ce jour-là et les suivants, on a pris toute l'avoine qu'on a trouvée dans les maisons. Les voitures et les chevaux des cultivateurs ont été requis pour la conduite de l'avoine et des militaires.
 
Le dimanche 30 octobre, nous avons vu remonter en direction de Jussey des milliers de soldats. Le défilé dure de 9 heures à 11 heures 15 et de 1 heure à 3 heures du soir. On a estimé ces différents passages de 15 à 20 000 hommes. Nous n'avons célébré la sainte messe qu'à 11 heures et demie en présence de 6 personnes.
 
L'armée prussienne est redescendue en direction de Gray, le lendemain 31 octobre et le jour des Morts. Depuis ce moment, nous avons vu passer les soldats tous les jours en petit nombre. Ils venaient faire des réquisitions de chevaux, voitures, pain, vin, paille...
 
La dernière semaine de 1870, tous les jours, ils sont remontés en si grand nombre qu'on a estimé les passages de la semaine à 48 000 hommes (bataille de Nuits).
Un jour, Montureux a logé 2700 hommes. Le dernier jour de l'année a été désolant. Une colonne de 6000 hommes est arrivé de gray à Montureux vers 3 heures, a cerné le village, lui a demandé 25 900 Francs à fournir en 2 heures, sans quoi il serait pillé ou brûlé, alléguant qu'on avait coupé un poteau du télégraphe sur le territoire de la commune (c'étaient les soldats qui l'avaient coupé). Aussitôt, ces barbares se sont mis à leur oeuvre inhumaine et injuste. Pendant que les uns faisaient sortir le bétail des écuries, les autres parcouraient les maisons, la baïonnette à la main, soutirant tout l'argent qu'ils pouvaient. Ils ont enlevé 1100 Francs et 37 boeufs qu'ils ont emmenés au milieu de leur colonne avec Monsieur Chapuis, maire, et Monsieur Nicolas Raclot.
 
Ceux-ci ont été renvoyés le lendemain depuis Dampierre, grâce à l'intervention de Messieurs Couyba, Pratbernon et Dornier qui ont intercédé directement en leur faveur auprès du général Werder. 12 jours après, Monsieur Chapuis mourait d'apoplexie. Monsieur Raclot succombait également le 28 juillet 1871 des suites de son arrestation. Le 19 janvier 1871, les Prussiens ont encore pris 8 pièces de bétail, 36 sacs d'avoine et beaucoup de pain. Déjà à leurs passages des 26 et 27 octobre, ils avaient pris 11 boeufs".
 
La localisation de Montureux (entre Gray et Combeaufontaine), n'était pas à son avantage , car les troupes voulant se rendre à Besançon et le centre depuis la Lorraine passaient par le village. Par contre, Prantigny, à l'écart du passage des troupes , était très peu touché.
 
En mai 1871, le village affaiblit par la guerre, dut subir le Thyphus .